A.G Club des Benflissistes - Les Algériens du Monde soutiennent M. Ali Benflis

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jeudi, décembre 24, 2015

Confidences du grand militant et chef politique Algérien le regretté si Hocine Ait Ahmed - Talaie El Houriat France - Club des Benflissistes



Déclaration d’Ouverture 

- Déclaration faite le 20 Mai 2009 à l'Université Paris Ouest lors de la Journée d’Etudes sur la Guerre d’Indépendance de l’Algérie organisée par la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BIDC) -



"Mesdames et messieurs, chers amis,

Parler de la révolution algérienne pour un homme de ma génération, c’est parler de ce que je considère comme un motif de fierté universelle. Elle concerne, par-delà les nationalismes, tout individu ou groupe humain qui n’a pas désespéré de voir, comme dit la chanson, s’accomplir un idéal de justice et de liberté. Mais en parler aujourd’hui, c’est aussi saisir ce que l’histoire a de terrible et de douloureux. Non seulement à cause du prix payé pour que cet idéal, en l’occurrence l’indépendance algérienne, s’accomplisse. Mais aussi parce qu’une fois qu’un premier pas a été accompli, l’on voit l’immensité de la tâche qui reste.


La longue marche vers la liberté, la justice et la démocratie n’a fait que commencer avec l’avènement de l’indépendance. Et cette longue marche n’a cessé d’être contrariée. Un coup d’Etat suivant l’autre, une régression annonçant l’autre. Le vingtième siècle, pour l’Algérie comme pour le reste du monde, aura été tout à la fois le siècle des souffrances innombrables, de la dignité retrouvée et des promesses non tenues.


Le siècle qui commence aura, pour les jeunes Algériens plus que pour d’autres jeunes du monde, commencé sous le signe de ces promesses non tenues. Leurs souffrances sont différentes des nôtres. (J’appartiens à une génération à qui nul n’a rien promis). Le cheminement de cette jeunesse est par conséquent différent du nôtre.


La génération de la guerre d’indépendance nationale leur a légué une des vérités essentielles de la vie : S’être battu une fois pour la liberté n’est pas une garantie d’infaillibilité. Et sans rentrer dans les détails des usurpations nombreuses qui ont suivi la libération, même parmi ceux qui se sont sincèrement investis dans la lutte pour l’indépendance se sont manifestés les traits haïssables de l’autoritarisme.


Il n’est jamais utile de spéculer sur le passé ni de le réécrire à sa convenance. Ce qui importe c’est de le connaître et d’en méditer les leçons. Il est d’autant plus utile de connaître son passé, qui nous vivons une époque bien curieuse. D’un côté les colonialistes sont de retour et revendiquent sans vergogne " les bienfaits de la colonisation " ; Et, face à eux. Des pouvoirs corrompus et illégitimes font dans la surenchère nationaliste tout en remettant au goût du jour les pires méthodes coloniales dans la conduite des affaires nationales.


Un dernier mot, peut-être, pour ce peuple algérien qui a tant donné à une révolution qui n’aurais pas été possible sans lui. Une révolution qui s’est fourvoyée dès qu’elle s’est détournée de son peuple pour se focaliser sur le culte du pouvoir.


Je dédie mon témoignage à toutes celles et à tous ceux qui, aux quatre coins de l’Algérie et dans la diversité de leurs appartenances, sont restés fidèles à cette idée de liberté et de justice qui veut que les pouvoirs soient au service des peuples et non le contraire.


Je vous remercie "


 Remerciements lors de la clôture

" Remercier les organisateurs d’un événement est toujours un peu formel et surtout très attendu. Mais, comme les mots ont malgré tout un sens, je voudrais dire un immense "merci" à toutes celles et tous ceux qui ont rendu cette journée possible.


Merci donc à toute l’équipe d’avoir réussi à mettre de l’ordre et de la cohérence dans ma soif de transmettre qui oublie parfois trop chronologie et pédagogie !


Merci à l’équipe de la BIDC pour son formidable accueil.


Ce "merci", je l’ai dit, n’et pas formel pour plusieurs raisons essentielles :


- Je ne me suis pas senti trahi par les extraits choisis au milieu de tant et tant d’heures de tournage ;


- Ne pas " se sentir trahi ", ce n’est pas asséner ou imposer Ma vérité. C’est contribuer à restituer notre Histoire, avec ses heures victorieuses et avec ses heures de honte.


On ne le dira jamais assez ; on ne peut pas construire l’avenir de notre pays, l’avenir du Maghreb et celui de TOUS ses enfants en travestissant l’Histoire.


Or, je tiens à dire, au-delà de toute polémique, que les autorités algériennes ont un savoir - faire réel pour écrire, ou faire suggérer par les uns ou les autres, l’histoire qui leur convient.


Mais le plus important aujourd’hui ­ et c’est une confidence - c’est que cette journée et tout le travail qu’elle a nécessité en amont m’ont donné le sentiment d’une urgence : écrire très vite le deuxième tome des " Mémoires d’un combattant ".


Je vous l’avais dit, mon merci est tout sauf formel. "


Hocine AIT AHMED