A.G Club des Benflissistes - Les Algériens du Monde soutiennent M. Ali Benflis

Rassemblement autour de M. Ali Benflis Leader de l'Opposition Algérienne - Talaie El Hourriyet 2019 - Ali Benflis 2019 - @AliBenflis2019 - Respect Président Ali Benflis !
Produit par DVDVideoSoft
AB2019

فجر الجزائر كتاب قيد التحضير

فجر الجزائر كتاب قيد التحضير
A.G

mercredi, mai 24, 2017

Ali Benflis Leader de l'Opposition Algérienne Politique internationale France Europe - Interview de M.Ali Benflis, Président de Talaie El Hourriyet - THF - Club des Benflissistes


Ali Benflis est le président du parti politique Talaie El Hourriyet, ancien militant des droits de l'homme et ancien chef du gouvernement algérien. Il nous confit sa vision sur l'Algérie, le terrorisme islamiste et les liens de son pays avec l'Europe et la France.

Vous critiquez un système dont vous-même aviez fait parti durant des années, pourquoi ce changement de direction? 

D’abord, je tiens à préciser que je suis arrivé à des responsabilités politiques par le biais du militantisme dans le domaine des droits de l’Homme. J’ai été l’un des fondateurs de la première ligue indépendante de défense des droits de l’homme. C’est ainsi que j’ai été appelé au poste de Ministre de la Justice dans la vague des réformes qui ont suivi  les événements d’octobre 88.

 Ensuite,  dans  mon parcours politique personnel qui s’étend sur 40 ans je n’ai occupé des fonctions officielles que pendant 6 ans alors que j’ai passé  14 ans dans l'opposition. . Et je conçois les années durant lesquelles j’ai occupé des fonctions officielles beaucoup plus comme un passage au pouvoir dans une conjoncture particulière qu’une carrière politique au sein du système.

Enfin, dans chacune des responsabilités qui m’ont été confiées, je me suis efforcé de faire avancer la cause de la justice, de la modernité, de la rénovation et des réformes .Je vous renvoie à toutes les réformes que j’ai engagées dans le domaine de la justice lors de mon passage à la tête de ce département ministériel.

Je ne me suis pas accroché au pouvoir. Chaque fois que j'ai constaté que ma mission ne pouvait plus être remplie j'en ai tiré les conclusions, j'ai pris mes responsabilités et je suis parti, la conscience tranquille. 

Si j'avais accepté les règles du système, je serais aujourd'hui encore sur les plus hautes marches des arcanes du pouvoir. 

Certains me font le procès d’avoir occupé les fonctions de chef du gouvernement .C’est de bonne guerre .J’assume que dans l’euphorie de la sortie de la décennie du terrorisme qui  s’était emparée du pays je me suis engagé auprès du candidat qui deviendra président en 1999 en marquant de mon emprunte son programme dont j’ai été le coordonnateur de la rédaction en ma qualité de Directeur de la campagne présidentielle. Relisez ce programme et vous constaterez de vous-même l’ambition réformatrice et  l’esprit novateur et ce qu’il en est advenu au fil des mandats présidentiels qui se sont succédés.

Devenu Président le Candidat "réformateur"  s’est transformé en adepte de la stagnation et du statu quo, cultivant le pouvoir personnel à outrance.

Au fil du temps,  je ne partageais plus avec cet homme de pouvoir ni la conception de l’Etat, ni la manière d’exercer le pouvoir ni la façon de diriger les hommes. J’ai du constater la dérive autoritaire du personnage. J’ai tiré les conclusions et je suis parti.

Ce n’est donc pas moi qui ai changé de direction du jour au lendemain pour rejoindre l’opposition. Je suis un homme de conviction. Je ne fais que les choses auxquelles je crois.

Pour le reste chacun est libre de son jugement

Vous boycottez les élections législatives au motif que le pouvoir ne garantit pas un scrutin transparent .Cependant, c’est ce même pouvoir qui a organisé les élections présidentielles de 2014 à laquelle vous étiez candidat. Expliquez-nous. 

D’abord, entre des présidentielles et des législatives, il y a une différence de nature importante. Les présidentielles sont une entreprise individuelle. Les élections législatives sont une entreprise collective. 

A l'occasion des présidentielles, c'est un candidat à la magistrature suprême qui se présente au suffrage direct de ses compatriotes. Il s'agit d'un choix individuel et personnel. Cela a été le cas, pour moi, en 2014 en 2014.  

A la différence de la décision de participation aux élections présidentielles que j’ai prise moi-même, la décision de non participation de Talaie El Hourriyet au dernier scrutin législatif a été prise par les instances habilitées du parti. Voilà toute la différence, entre mon positionnement personnel à l'égard des présidentielles 2014 et le positionnement collectif de notre parti à l'égard des législatives de 2017.

Ensuite, j’ai participé à la présidentielle dans un but précis. Je voulais utiliser la tribune de la campagne électorale des présidentielles pour proposer aux citoyennes et citoyens un autre une alternative politique crédible d’une part, et offrir l’opportunité à ceux qui m’avaient accompagnés depuis 2004 de lancer les bases de la construction d’ un parti politique, d’autre part. 

La formidable mobilisation autour de mon projet politique m’a ainsi, permis d’avoir une claire perception de la base politique et sociale sur laquelle je pouvais compter pour créer un mouvement politique d’opposition porteur de cette alternative politique . 

Quelles seraient, selon vous , les solutions pour avoir des élections transparentes ? 

Il y a d’abord lieu de réviser tout le  dispositif législatif électoral pour éliminer les nombreuses niches de la fraude. 

Il y a lieu ensuite de créer une Instance véritablement indépendante et souveraine de l’administration, des partis politiques et des puissances de l’argent, chargée de l’ensemble de l’opération électorale depuis l’établissement de la liste électorale jusqu’à la proclamation des résultats. 

L’instance sera, ainsi, investie des missions de préparation, d'organisation et de contrôle des élections

C’est la seule voie pour assurer des élections régulières, libres et transparentes. Qu’on ne nous dise pas que c’est une exigence irréaliste .De nombreux pays ont emprunté cette voie avec succès. Nos voisins l’ont fait. 

Tant que l’appareil politico-administratif gardera le monopole sur les conditions d’organisation des élections, leur encadrement et les résultats qui doivent les sanctionner, il sera illusoire de s’attendre à des élections transparentes. 

Envisagez-vous de participer à la prochaine élection présidentielle?  Si oui ,quelles solutions proposez-vous pour sortir de la crise économique à laquelle fait face l’Algérie ?

S’agissant des élections présidentielles vous comprenez bien qu’il est prématuré d’en parler tant la situation politique est chargée d’incertitudes et d’imprévisibilités. La décision dépendra de tout un faisceau de facteurs dont il faudra tenir compte, le moment venu. 

Pour ce qui est de la crise économique ,il y a d’abord un constat à rappeler. Alors que la crise économique entre dans sa quatrième année, nos gouvernants regardent impuissants la situation économique se dégrader espérant une remontée hypothétique des cours des hydrocarbures. Le gouvernement n’a aucune stratégie de riposte à la crise qui  s'est installée dans la durée. Les mesures de facilité auxquelles il a eu recours se sont soldées par un échec retentissant. Le matraquage fiscal, la réduction du budget d'équipement et celle autoritaire des importations ne peuvent constituer une stratégie de riposte à la crise.   

Talaie el Hourriyet est porteur d'une alternative politique qui repose sur la modernité politique, la rénovation économique et la réforme sociale.

La solution pour arrêter la dégradation et relancer l’économie nationale réside dans la réalisation de réformes profondes, courageuses, inévitables dans la sphère économique et sociale . 

Concrètement, je dépolitiserai l’acte économique. Je le débureaucratiserai pour lui assurer  la stabilité juridique. J’éliminerai les barrières à l’investissement. Je mettrai de l’ordre dans notre commerce extérieur et mettrai en place un marché financier. Je procèderai à une refonte totale de notre système fiscal. Je réformerai le système bancaire pour le sortir de ses archaïsmes. Je doterai le pays de véritables stratégies industrielles, agricoles et touristiques. 

J’accompagnerai l’ouverture de ces chantiers par un autre, celui de l’économie informelle devenue une économie à part entière dans l’économie nationale. A cela devra s’ajouter un combat sans merci contre la corruption, l’évasion fiscale, la fuite des capitaux et les fraudes au commerce extérieur. 

Ce sont-là les véritables réformes structurelles qu'il faut conduire en urgence, car sans elles notre pays restera exposé aux retournements de la conjoncture énergétique mondiale.

 Le chantier est vaste car il faut réformer notre économie de fond en comble.

Comment voyez-vous vos relations avec la France? Avec l’Europe? 

La relation algéro-française reste à inscrire dans une relation d’Etat à Etat. En effet, on constate, aujourd’hui, encore que c’est une relation de régime à régime, de pouvoir politique à pouvoir politique , et même de dirigeant à dirigeant. C’est la raison pour laquelle cette relation n’a jamais réalisé tout son potentiel en matière de développement des relations et de la coopération sur la base d’intérêts mutuels équilibrés.

L’Europe et l’Algérie sont des partenaires stratégiques l’un pour l’autre. L’appartenance commune à l’espace euro-méditerranéen, les liens historiques, le volume des échanges économiques, la relation énergétique, la présence d’une importante  communauté nationale sur le continent, sont autant de facteurs qui créent des relations obligées entre les deux partenaires .Mais la valorisation du gisement de coopération que recèle cette relation demeure tributaire du respect mutuel et de l’équilibre des intérêts .

En effet l’Accord d’Association algéro-européen n’a pas répondu aux attentes de notre pays .Il a approfondi l’asymétrie en matière d’échanges économiques.  Le déséquilibre commercial entre l’Union européenne et notre pays est inquiétant. 

L’accord qui a facilité les échanges a permis surtout de gonfler les importations de l’Algérie en provenance des pays de l’UE. Il a ainsi causé un manque à gagner important en matiére de recettes douanières pour notre pays sans que les investissements européens, qui demeurent insignifiants hors hydrocarbures, ne viennent compenser ce manque à gagner .Cette asymétrie dans l’application de l’accord exige une révision de l’approche du codéveloppement, de l’investissement et de  mise à niveau qui n’a atteint ses objectifs 12 ans après l’entrée en vigueur de l’Accord. L’Union européenne doit s’engager résolument dans un soutien au partenaire algérien en matière de diversification de l’économie algérienne pour corriger à terme l’asymétrie dans la relation économique .

Le terrorisme islamique est aujourd’hui aux portes de l’Algérie avec des pays limitrophes instables comme la Libye. Comment voyez-vous l’avenir de l’Algérie ? 

Nous sommes, bien sur, préoccupés par  l’expansion du terrorisme dans notre région et La menace directe qu’il constitue à la sécurité et la stabilité de notre pays . 

Mais, si la menace est bien là, il faut dire également que notre armée nationale protège avec efficacité et dévouement nos frontières sur les flancs est et sud de notre pays. Elle a réussi à sanctuariser notre pays face à cette menace. Nous le constatons à travers les communiqués du Ministère de la Défense nationale, qui illustre cette volonté de combattre sans relâche les groupes terroristes .Si la vigilance doit rester de mise, je ne pense pas que la situation au mali ou en Libye puisse impacter sérieusement notre pays au point de constituer une menace à sa stabilité.

La stabilité de notre pays est plutôt menacée par l’impasse politique, la crise économique qui s’installe dans la durée et la détérioration de la situation sociale ,dont le régime actuelle porte l’entière responsabilité .

Que pensez-vous des élections présidentielles françaises? Que pensez-vous des propos d’Emmanuel Macron qui, selon lui ‘la colonisation française en Algérie est un crime contre l’Humanité’? 

L’élection présidentielle française est une question de souveraineté française sur laquelle je n’ai pas à me prononcer. 

En tant que simple observateur, je ne peux qu’être admiratifs de la manière dont s’est déroulée cette élection et formuler le souhait qu’un jour la parole soit rendue au peuple algérien pour choisir librement, souverainement, ses dirigeants. 

S’agissant de la déclaration d’Emmanuel Macron qualifiant le colonialisme en Algérie de crime contre l’Humanité, je ne peux que m’en féliciter, de prime abord.

Qui peut nier qu’en Algérie, le colonialisme a pris tout à la fois les formes d’un crime d’agression, d’un crime de génocide et d’un crime contre l’humanité ?

Or, cinquante-cinq ans après l’indépendance de l’Algérie, dans certains milieux français, la mentalité coloniale est toujours là ; l’esprit colonial est toujours là ; les obsessions coloniales sont toujours là.  

Les déclarations d’Emmanuel Macron constituent à cet égard indéniablement une avancée courageuse  sur le plan de la mémoire .Maintenant il s’agit de savoir si ce sont des déclarations électoralistes du candidat à l’élection présidentielle qui vise à séduire une frange de l’électorat  ou d’une profonde conviction de celui qui est aujourd’hui président de la république ,auquel cas il n’est pas exclu que la France officielle rejoigne, enfin ,toutes les anciennes puissances coloniales qui ont présenté les excuses aux peuples qu’elles ont colonisés. 

Je ne peux qu’espérer que cette  France officielle franchisse ce pas pour lever toutes les pesanteurs historiques qui, aujourd’hui encore, continuent à hypothéquer la valorisation de tout le gisement de développement des relations entre les deux pays. 

Henri Fourcadis 
Journaliste et Chroniqueur



Algériennes, Algériens du Monde, à nous de dire dans quelle Algérie nous voulons vivre, à nous de choisir, à nous d’agir ! Vive l'Algérie ! Vive le Peuple Algérien ! Vive notre Président Monsieur Ali Benflis ! Gloire à Nos Martyrs ! Club des Benflissistes